Le blog des habitants et des commerçants du quartier St-Géry

Le blog des habitants et des commerçants du quartier St-Géry

Des commerçants bien moins coupables…

En mars dernier, à la suite du barouf médiatique initié par quelque habitant grincheux initiateur d'un fantômatique Comité Saint-Géry, une concertation entre les représentants des commerçants et de nombreux habitants s'est déroulée dans le cadre symbolique de l'Hôtel de Ville de la ville de Bruxelles.

Cette concertation, comme d'aucuns l'annonçaient et malgré la présence de très nombreux participants, n'a pas tourné à l'affrontement que du contraire.

 

Alors que le Comité Saint-Géry, initiateur de la "révolte", instillait par voie de presse que les commerçants étaient seuls responsables de tous les maux du quartier, les habitants présents se sont montrés pondérés, très descriptifs des véritables nuisances qui les occupent - en priorité la propreté, la sécurité et la circulation, responsabilités de la Ville et non des commerçants.

En ce qui concerne le tapage nocturne, il est apparu, de la bouche même des habitants qu'il était bien plus le fait de groupes à pied, de gens en train de fumer ou de boire à la sortie des nights shops ou encore de musique dans des voitures décapotables que de véritables nuisances propres aux commerçants. Autrement dit, là encore, un problème d'ordre public.

 

Ceux-ci sont néanmoins demeurés ouverts aux remarques et, en plus de la volonté de la Ville d'encore mieux protéger ce quartier si apprécié, ont rappelé qu'ils avaient proposé voici deux ans une charte de bonne conduite, charte qui, comme il est apparu, n'avait pas été communiquée aux habitants. Un problème de communication étonnant pour un Comité Saint-Géry toujours très en pointe sur les petites phrases lâchées dans les journaux mais moins dissert apparemment lorsqu'il s'agit d'apaiser le débat par des solutions concrètes et constructives.

 

Cette charte devait être revue par les commerçants et présentée officiellement par la Ville de Bruxelles pendant l'été. Histoire que la communication ne se fasse plus à sens unique dans le quartier.

 

Voici le compte rendu officiel de cette concertation :

 

Après avoir rencontré le Comité Saint-Géry et l'Association des commerçants lors de deux sessions indépendantes, la Ville de Bruxelles, sous l'égide de Monsieur Benoît Romijn, Conseiller de Monsieur le Bourgmestre Freddy Thielemans, Madame Derval, Commisssaire de Police de la 2e Division de Bruxelles, ainsi que deux représentants des Echevins de l'Economie et de l'Urbanisme, a reçu le mercredi 14 mars les différents acteurs du quartier.

En préambule, Monsieur Benoît Romijn a rappelé, avant de laisser la parole aux différentes parties en présence, que cette concertation n'avait pas pour objectif de "dire le droit" ou de "faire du juridique", missions dévolues à la Ville et à ses services, aussi bien de Police que d'Urbanisme, mais de renouer le fil du dialogue entre certains habitants et commerçants du quartier Saint-Géry dans un climat constructif et apaisé.

Il a également tenu à préciser que le Quartier Saint-Géry était considéré par la Ville comme un quartier animé, qui peut parfois accueillir une population importante de visiteurs, au même titre que la Grand'Place ou d'autres quartiers à caractère économique et touristique marqués.

Le Comité de Quartier Saint-Géry s'est exprimé par la voix de plusieurs de ses membres présents. Les nuisances mises en exergue sont principalement les suivantes :

• des problèmes de propreté : nettoyage des rues, urine, vomi, cigarettes
• des problèmes d'insécurité : cambriolage, pick-pockets, bagarres
• des problèmes de tapage : groupes à pied ou en voiture, niveau de son élevé de quelques établissements
• des problèmes de circulation : pour les piétons avec des problèmes de passage de terrasse, pour les vélos et pour le parking sauvage de certains véhicules

Les commerçants, initialement seuls mis en cause par voie de presse, ont tout d'abord tenu à regretter le ton de ladite campagne de presse, initiée par le Comité de Quartier, sans concertation ni confrontation avec eux.

Ils ont ensuite approuvé les interventions de Madame la Commissaire Derval qui a souligné que certaines nuisances de peu d'importance pouvaient se régler assez facilement entre voisins, comme l'orientation de certains spots par exemple, et qu'il y avait là sans doute un manque de communication à rétablir.

Madame Derval a également rappelé qu'une équipe de 6 policiers était concentrée sur le quartier en permanence. Elle a également invité le Comité de Quartier a participer à la "Tournée Sécurité" organisée pour le Quartier Saint-Géry dans le courant du mois de mai.

Les commerçants sont restés positifs, tout comme le Comité de Quartier, et globalement en accord avec le diagnostic des problèmes évoqués. De plus, et c'est l'une des tendances fortes qui s'est dégagée au cours de la concertation, et de la bouche même des membres du Comité de Quartier, la responsabilité des commerçants n'est pas engagée dans une majorité des plaintes du Comité de Quartier, ainsi pour reprendre quelques interventions :

• le parking sauvage : absence de "gendarmes debout" sur certains trottoirs notamment dans la rue Saint-Géry ou dans la rue Van Praet
nettoyage des rues : le Comité de Quartier souhaiterait une présence plus forte de voitures balais et/ou de balayeurs
insécurité : le Comité de Quartier souhaite plus de présence policière notamment entre 11 heures et 3 heures du matin
tapages de groupes : en voitures ou à pied, certains consommateurs de boissons alcoolisées servies par les night shops ou générés par la nouvelle législation anti-tabac conduisent à des écarts de ce type
urine, vomi, tags, poubelles… :  des écarts se produisent suite à l'alcoolisation de certains individus et le Comité de Quartier a demandé s'il était envisageable de dresser procès-verbal lors du constat de ces incivilités directement aux personnes concernées
urbanisme : le représentant de l'urbanisme a tenu à préciser que les quelques dossiers en infraction (moins de 10) étaient en voie de régularisation et suivis par ses services

Les commerçants ont rappelé l'existence d'une charte de qualité dont une partie des membres du Comité de Quartier semblait ignorer l'existence. Celle-ci discutée en 2009 sera communiquée par les commerçants aux différents intervenants afin de constituer une base de travail entre les différents acteurs du quartier. Ils n'ont pas nié certains problèmes de nuisances sonores ou de passage en terrasse dus à leurs activités, rappelant une fois encore le brusque emballement législatif anti-tabac, initialement prévu pour 2014, les oblige à appliquer une loi qui a fortement contribué à la dégradation sonore du quartier depuis l'été 2011.

Les commerçants ont encore voulu rappeler que :
• ils font nettoyer leurs terrasses chaque jour
• leur activité a fortement contribué à la hausse du marché immobilier local
• leur activité permet une animation qui sécurise le quartier plutôt que l'inverse
• leurs services d'ordre agréés Loi Toback ne peuvent pas intervenir en lieu et place de la police et en tous les cas pas sur la voie publique, rue et trottoirs compris; ils réfutent le terme de "milices privées" qui a été employé
• de nombreuses activités sont aussi organisées pour les habitants via l'asbl Saint-Géry : opération piétonnier gazon, chasse aux oeufs, …
• le quartier n'est pas "mono" activité dès lors qu'il compte dans les rues avoisinantes, outre les bars et restaurants, trois coiffeurs, un fleuriste, une agence de voyage, deux points presse, deux magasins de vêtements, trois supérettes (night shops), un Lidl… des commerces qui à tout le moins prouvent une proximité avec les habitants et, s'il en était besoin, prouvent que les habitants sont toujours bien présents pour assurer la viabilité de ce type de commerce
• soulignent que si l'on veut considérer l'arrivée du restaurant take away Exki, à la place de l'ex-Générale de banque, en début de rue Van Praet (en face de la Bourse) comme un signe "d'appauvrissement" commercial, il faudrait se souvenir de l'insécurité et de la présence permanente de clochards qui ont disparu suite à l'arrivée de cet opérateur international;

L'ensemble des débats a été serein et rendez-vous a été pris pour une nouvelle réunion de concertation, en comité restreint cette fois, afin de dégager de nouvelles pistes d'action et de réflexion. La Ville a quant à elle pris note des domaines où elle peut intervenir et assuré tous les acteurs de son soutien impartial. Etant bien entendu qu'il n'est pas demandé, ni aux habitants du Quartier Saint-Géry ni aux commerçants d'assurer les fonctions de la Ville que ce soit des missions de police ou des missions d'urbanisme qui doivent être gérées par les fonctionnaires habilités.

La Ville de Bruxelles précise encore qu'elle a voulu donner un nouveau souffle au dialogue entre acteurs économiques et riverains et elle espère que ce dialogue se poursuivra en-dehors de ses bons offices sur une base régulière.




17/06/2012
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